Entre conduire et téléphoner, vos collaborateurs ont-ils véritablement choisi ?


Les écrans ont pris le pouvoir ! En effet, il y a dix ans, les smartphones débarquaient et séduisaient avec leur écran tactile et leur interface intuitive. Ils ont depuis été démocratisés, ont changé la face du mobile et du monde en devenant une addiction pour beaucoup. Aujourd’hui, plus d’un quart de l’humanité possèderait un smartphone !

Cependant, si le téléphone est un outil de travail, il reste dangereux surtout pour les personnels dont le métier est de conduire (les chauffeurs routiers, les salariés des chantiers du BTP, les technico-commerciaux, les coursiers…). Savez-vous que plus de 2/3 des salariés avouent prendre des libertés au volant de leur voiture durant les déplacements mission ? Vous l’aurez compris, vos collaborateurs sont plus que jamais en danger.

Du fait de leur présence constante sur la route, ils représentent une catégorie surexposée aux accidents. Et si à cela on ajoute l’utilisation d’un distracteur durant la conduite - le téléphone en l’occurrence -, on comprend très vite que la combinaison de ces deux facteurs peut s’avérer encore plus mortelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les conducteurs qui téléphonent au volant ont 5 fois plus de risque d’avoir un accident corporel et matériel !

Face à ce constat, le manager que vous êtes a un rôle primordial à jouer dans la prévention du risque routier : faire prendre conscience à ses équipes que le téléphone est un objet à double tranchant et que son mauvais usage au volant est une source grandissante d’accidents parfois mortels.

Managers, pourquoi, l’usage du téléphone au volant est-il dangereux pour vos conducteurs ?

En France, près d’1 accident sur 10 est associé à l’utilisation du téléphone au volant. Ce distracteur est également la 4ème cause de mortalité sur la route après l’alcool, la vitesse et le non-port de la ceinture de sécurité. Pourtant, il nous arrive encore de surprendre régulièrement des conducteurs le volant dans une main, le téléphone dans l’autre… En effet, 58 % des Français reconnaissent qu’il leur arrive de consulter leur smartphone au volant ! Vos conducteurs en font partie à n’en pas douter… Mais pourquoi ?

Le téléphone a un fort impact sur la conduite des véhicules que vous attribuez à vos collaborateurs

Le saviez-vous ?

Il a été prouvé que lorsqu’il est au téléphone, le conducteur enregistre entre 30 et 50% d’informations en moins sur la route provoquant alors un impact négatif sur la bonne exécution des tâches nécessaires à la conduite. Le temps de réaction par exemple est augmenté de 50 %.

L’acte de conduire est une activité à part entière, qui nécessite à chaque instant 100% de l’attention des conducteurs. C’est pour cela qu’on entend souvent dire qu’« entre conduire et téléphoner il faut choisir ». En effet, téléphoner au volant est une source de distraction qui altère la concentration et qui détourne l’attention de vos collaborateurs. Il en découle les effets suivants :  

  • Le regard reste fixe : le collaborateur ne pense plus à surveiller la circulation notamment les rétroviseurs du champ périphérique ;
  • Les situations sont moins bien perçues et appréciées. L’attention baisse ;
  • La difficulté de réaliser deux tâches de conduite en simultanée augmente la charge mentale et donc le rythme cardiaque.

Dernièrement, une étude inédite de la Prévention Routière a renforcé la tendance inquiétante selon laquelle utiliser le téléphone est une habitude qu’ont pris les conducteurs.

Ainsi sur près de 20 000 conducteurs observés (dont 82% d’automobilistes) dans près de 80 villes, on retrouve les chiffres suivants : 12,7% des conducteurs à l’arrêt étaient au téléphone, 7% des conducteurs étaient au téléphone en roulant, 30% des usages liés au téléphone le sont pour « taper du texte » (risque d’accident x22), la présence d’un passage piéton à proximité ne change en rien les statistiques, les conducteurs utilisent toujours autant leur téléphone.

Vos collaborateurs souffrent également du « syndrome FOMO »

Vos conducteurs, dans le souci de mener à bien les missions que vous leur avez confiées, consultent leur smartphone tout le temps. Comme beaucoup, certains sont atteints du « syndrome FOMO » (Fear Of Missing Out) pour « angoisse de rater quelque chose ». Selon une étude menée par Deloitte sur les Français et leur smartphone en janvier 2018, les Français consulteraient leur smartphone en moyenne 26,6 fois par jour.

En effet, le téléphone portable est devenu incontournable car possédant la plupart des fonctions d'un ordinateur portable. Il remplace l'agenda, la télévision, le calendrier, la navigation sur le Web, etc.

Qu’en est-il des cyclistes et des piétons ?

Selon une étude réalisée par Deloitte, les Français seraient 66% à admettre regarder leur smartphone au moment de traverser la rue. Bien-sûr, vos collaborateurs ne sont pas en reste !

Dans certaines circonstances, vos collaborateurs sont amenés à se déplacer à vélo ou à pieds et pensent être plus en sécurité pour téléphoner qu’au volant. Détrompez-les. Que l’on soit cycliste ou piéton le téléphone est facteur de distraction, et la distraction sur la route est synonyme de danger car :

  • à vélo, le port du casque pourtant obligatoire, représente un frein à la concentration dans le sens où le cycliste ne pourra pas être à l’écoute de son environnement.
  • à pieds, vos collaborateurs sont susceptibles de se retrouver impliqués dans de nombreux accidents dus à l’inattention des automobilistes, mais pas seulement. Les yeux rivés sur leur appareil, écouteurs dans les oreilles, ils sont complètement déconnectés de la réalité et adoptent des comportements dangereux pour elles-mêmes et pour les autres. Ce sont des « Smombies », contraction de smartphone et de zombie.

Selon une enquête d'Opinionway, plus de 3 personnes sur 4 téléphoneraient en marchant (77 %), le chiffre grimpe à 95 % pour les 18-24 ans (60 % pour les 65 ans et plus).

Managers, pourquoi, êtes-vous concernés par les dangers auxquels vos conducteurs sont exposés sur la route ?

Qu’en dit le Code du travail ?

En matière de responsabilité de l’employé, le risque routier est presque totalement traité dans l’article L.4121-1 : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ».

Autrement dit, l’entreprise est soumise à une obligation de prévention dans le cadre des déplacements « mission ». Elle se doit d’évaluer le risque routier et de mettre en place des mesures de prévention adaptées.

Qu’en dit le Code de la route ?

L'article R412-6-1 du Code de la route définit le règlement en ce qui concerne l’usage du téléphone au volant. « L'usage d'un téléphone tenu en main par le conducteur d'un véhicule en circulation est interdit. Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe. Cette contravention donne lieu de plein droit à la réduction de deux points du permis de conduire ».

Devant les nombreuses entorses relatives à l’expression « tenu en main » notamment le fameux kit mains-libres, cet article précise également au 1er juillet 2015 que lorsqu’on est au volant d’un véhicule en circulation, il est interdit de porter à l’oreille tout dispositif susceptible d’émettre du son (conversations téléphoniques, musique, radio) à l’exception des appareils électroniques correcteurs de surdité. Utiliser des oreillettes, casques et écouteurs permettant de téléphoner ou d’écouter de la musique est donc aussi interdit !

La législation sur l’usage du téléphone portable devient de plus en plus pointue

D'après la loi, toutes les utilisations du téléphone ou du smartphone sont interdites en roulant dans la circulation.

Le simple fait de tenir le téléphone en main est déjà suffisant pour la verbalisation. Dans les faits, l’interdiction concerne la tenue du "téléphone à l'oreille" (conversation téléphonique), l'envoi de textos (SMS), composer un numéro, écouter de la musique, l'usage d'une oreillette pour une conversation ou d'un casque pour écouter de la musique. L'automobiliste ne peut utiliser son téléphone y compris à un feu rouge à l'arrêt.

Un arrêt de la Cour de cassation du 2 février 2018 précise que le téléphone tenu en main est y compris interdit à l'arrêt moteur éteint. Pour utiliser le téléphone en voiture, il faut que le véhicule soit garé sur une place de stationnement ou alors à l'occasion d'un arrêt d'urgence en cas de panne.

Téléphoner ou mobile en main peut couter très cher en points de permis

Les sanctions prévues pour l'usage de son téléphone portable au volant sont celles d'une contravention de classe 4 conduisant à :

  • La perte de 3 points sur le permis.
  • Une amende forfaitaire d'un montant de 135€.
  • Une amende minorée de 90€.
  • Une amende majorée de 375€.

Dans le cadre de la mesure numéro 13 du comité interministériel de la sécurité routière (CISR) du 09/01/2018, il a été décidé que lorsque le téléphone est tenu en main et qu'au moins une autre infraction au Code de la route est commise en même temps (l'exemple du clignotant est donné), le permis de conduire pourra être retenu par les forces de l'ordre (rétention de permis de 72h maximum) et suivie d'une suspension de permis administrative décidée par le préfet. La date d'application de cette mesure est prévue pour 2019.

Un sondage réalisé fin 2014 a montré l'impact de l'utilisation du téléphone au volant sur le permis à points des français avec près d'un million de points perdus par an.

Comme toutes les infractions de quatrième classe, le délai de récupération de points automatique après un téléphone au volant est de 3 ans sans aucune infraction. Cependant, votre collaborateur verbalisé peu choisir de faire en parallèle un stage de récupération de points dans la limite d'une fois par an maximum pour récupérer 4 points de permis.

La législation en termes de Code de la route s’applique à tous les usagers tels les piétons qui ne sont pas soumis au régime du permis à points : le téléphone et l’utilisation d’écouteurs dans les oreilles est formellement interdit !

Utiliser un kit mains libres ou écouteurs, la nuance à retenir

Depuis le 1er juillet 2015, une nouvelle interdiction est en vigueur, les oreillettes (même une oreillette bluetooth kit main libre), les casques et les écouteurs sont interdits à tous les usagers de la route :

Les seuls kits main-libre autorisés sont ceux qui ne demandent pas d’oreillette, ni de casque, comme le système intégré au dispositif d’infotainment du véhicule.

Managers, quels sont les principaux messages à retenir ?

Il existe de nombreux distracteurs sur la route mais le téléphone reste à n’en pas douter le plus dangereux. Le téléphone est avant tout une distraction qui diminue la concentration et la vigilance du conducteur. Nombre d’accidents et de décès y sont liés. Le téléphone est devenu un tel fléau que le législateur ne cesse de mettre en place des sanctions de plus en plus sévères et des campagnes de sensibilisation et de communication de plus en plus percutantes. Il existe même des Journées Mondiales sans Téléphone Portable & Smartphone. La 19ème édition aura lieu les 6,7,8 février 2019. N’hésitez pas à en profiter pour mettre en place des actions de prévention.

La règle à faire passer à vos collaborateurs est simple : qu’ils soient en 2 roues ou en voiture, ils ne doivent sous aucun prétexte utiliser leur téléphone portable. C’est le meilleur choix ! Il leur appartient de savoir l’utiliser avec intelligence ou tout simplement de savoir s’en passer. Prendre le risque de s’exposer à un facteur de sinistre aussi aggravant n’en vaut pas la peine. Vous pouvez leur conseiller :

 

  • S’ils doivent impérativement téléphoner, qu’ils s’arrêtent sur une aire sécurisée ;
  • Si le téléphone sonne pendant qu’ils sont au volant, ils ne doivent JAMAIS décrocher même si l’appel est urgent. Ils doivent s’assurer d’abord d’être complètement arrêtés sur une aire sécurisée et ensuite que le véhicule est complètement arrêté. Ils auront ainsi tout le temps de répondre ou de rappeler leur interlocuteur.
  • Si le message est important, la messagerie se chargera de le prendre. Ils pourront la consulter plus tard.

 

Il est à noter que le mode silencieux peut être une solution afin de ne pas être tenté de répondre. Certaines applications de smartphones, permettent de détecter automatiquement quand le conducteur rentre dans sa voiture pour basculer en mode silencieux voire même en mode avion.

 

En définitive, la répétition des messages de sensibilisation sur les dangers du téléphone au volant reste la démarche essentielle pour garantir la sécurité de vos conducteurs et la bonne santé de votre parc.  

 

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